Le Grand Café ouvert en 1875 s’est vu offrir -plus qu’un lifting- quasiment une cure de jouvence par son Deus ex Machina, Olivier Bertrand, devenu en quelques années N°2 de la restauration en France.
Exit la vieille déco style Art Nouveau qui plaisait aux touristes. On est dans une approche « julesvernienne » avec une sorte de salle de gala du Nautilus scintillante et rougeoyante avec des rivets partout – sur les bords des miroirs ou sur le bord des tables. Fallait-il résister à la pression des profondeurs ? Heureusement, on n’est pas loin de la surface… il suffit de lever les yeux et d’admirer un plafond fait d’une vague de lames lumineuses. On pourra trouver que les chaises à l’esprit années 70 rompent la cohérence de l’ensemble – heureusement elles sont rouges- mais on ne pourra pas reprocher au cabinet Toro et Liautard d’avoir manqué d’audace ou de s’être laissé porter par le courant dominant…
Les assises sont bonnes, l’espace vital bien ménagé. Et le son, entraînant sans être assourdissant, ouvre l’appétit. On aime le bar et ses tabourets de couleur bleu où l’on peut se prendre pour le capitaine Némo après quelques cocktails avalés… L’équipe de la maison semble unie pour jouer collectif et vous prendre en main. La carte est grande comme un journal déplié de la Belle Epoque, façon vous faire sentir qu’il y a du choix et que vous n’êtes pas n’importe où. Mais voilà la belle déco fera-t-elle oublier la cuisine médiocre du temps des financiers du Groupe Flo ?
Le Grand Café avec son banc d’huitrier en vitrine développe une offre très iodée avec un bel éventail allant des 3 fines de Claire “Barrau” à 6 € au plateau royal à 89 €… Pour les entrées, il y a du classique -ravioles du Dauphiné (9,50€) ou soupe à l’oignon (10,50€)- et du raffiné comme l’œuf bio parfait (12,50€) ou ces ravioles de foie gras aux morilles (15€).
Même le working class hero de la perfide albion trouvera son bonheur avec un fish and chips (19,50 €) de merlan goûteux et pas élastique. Quant aux carnassiers en quête de tendresse, la joue de bœuf angus (24€) avec ses petits oignons remplira son office même si le centre de l’assiette peut parfois être plus tiède que chaud…
Rien à dire sur les vins avec une carte de belle brasserie qui pinote en rouge et chardonne en blanc en faisant donc la part belle à la Bourgogne. Le verre du mâcon Drouhin vous déglace le palais et vous place dans un état d’esprit empathique permettant d’envisager ce Grand Café d’un œil favorable.
Au dessert, la pavlova aux fruits exotiques crème de mascarpone vanillé, œuvre de Christian Victor, vaut son prix (10€) avec sa meringue tendre et légère comme sa crème. Cette belle pièce aux yeux et bonne au palais symbolise bien ce retour sur le devant de la scène de ce Grand Café à la reconquête des Parisiens.
4, bd des Capucines, 75009 Paris
Tél. 01 43 12 19 00
Ouvert 24 h/24
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